Peinture murale au Foyer ARALIS Vénissieux

Un projet réalisé du 19 au 23 avril 2021 au foyer ARALIS à Vénissieux, en continuité avec des ateliers réalisés régulièrement au printemps 2021. Le foyer Aralis nous demande d’intervenir afin d’accompagner artistiquement les habitants à leur départ. En effet le foyer va être détruit et tous devront partir avant le mois d’août. 


Ce que ça a permis …
  • avoir l’occasion d’expérimenter un nouveau support 
  • la satisfaction des enfants 
  • le travail de groupe 
  • les réflexions amenées 
Ce qui a été compliqué…
  • le sas petit et en intérieur 
  • la personne qui mène le projet ne peut pas s’en détacher 
  • le manque de participation des parents 
  • projet trop important par rapport au temps imparti 
Accompagné par

Suzie Henry, coordinatrice sur ce projet et un bénévole.

Déroulement

Nous proposons un projet Silhouette pour les amener à réfléchir au départ du foyer. Nous choisissons, par manque de possibilité mais aussi symboliquement, l’entrée du bâtiment. L’idée est de réaliser les contours de sa silhouette à l’aide d’une tierce personne puis de la peindre en acrylique, sur une gamme de couleurs nuancées. Puis viennent des décors, des contours, des mots et des réflexions… 

Mettre sa silhouette sur ce mur, c’est mettre son corps en action mais aussi laisser une trace dans ce lieu. Certains disent qu’ils sont là depuis 3 ans, d’autres depuis 8 ans… C’est aussi se créer un souvenir collectif, pour ce groupe d’enfants qui est tous les jours ensemble… 

On entend : « c’est important de décorer le foyer avant qu’il soit détruit… », comme s’il fallait sublimer ce lieu qui les a accueilli tout ce temps.
« Il est vieux et en mauvais état, il a été construit sur le cimetière d’Anabelle la poupée… », Légende d’enfant pour se faire peur ou pour mieux faire passer la pilule. « On fait ça pour se créer un souvenir tous ensemble »… 

En début de semaine, nous abordons un point important en réunion. Oui, les parents sont au courant de leur départ, mais l’ont-ils annoncé aux enfants ? Nous ne voulons pas endosser ce rôle et nous concentrons donc sur la joie à saisir et les souvenirs à créer. Outre la création commune, c’est aussi un moment de discussion. Les réflexions citées ci-dessus ont émergé instinctivement de la bouche des enfants… 

1er jour : On explique le projet aux enfants, en leur signalant qu’ils doivent s’inscrire sur une liste d’attente. Avec Nino, nous prenons des enfants au fur et à mesure, en fonction de nos ressentis et possibilités. Nous ouvrons la semaine avec le traçage des silhouettes sur les murs. Certains enfants le font entre eux, d’autres non. Aucun parent ne participe. Dans l’ensemble, on les sent impressionné ! Peindre sur les murs ? « Mais on a pas le droit! »… Nous restons pour délimiter les silhouettes avec du scotch. 

2ème jour : On commence la mise en couleur. On propose aux enfants de choisir une couleur et on lui donne 2 nuances qui vont avec. Nous avons fait ce choix par esthétisme mais également pour coller à l’idée de transition, une teinte cheminant vers une autre. La proposition est bien acceptée. Les enfants peuvent expérimenter plusieurs outils : pinceaux plus ou moins gros, éponges, tissus, rouleaux, tampons, mousses, coton tiges… Certains peignent leur silhouette, d’autres laissent place à d’autres enfants. On leur explique qu’aujourd’hui on fait un fond. 

3ème jour : Il reste deux silhouettes à peindre, les autres enfants commencent à décorer les leur avec des perles, des tissus, de la laine… Certains font des cheveux, d’autres des yeux… Dans l’ensemble ils ont du mal à sortir du format : c’est un corps donc il lui faut des éléments qui le définisse. Nino ajoute des retouches en blanc. Les enfants qui ne participent pas au projet rentrent sans cesse dans le sas pour observer ce qu’il se passe. C’est un peu pénible car l’endroit est petit et cela déconcentre les autres. 

4ème jour : Nous nous camouflons à l’aide de cartons contre les vitres du sas. On enlève les scotch ! Les enfants étaient impatients de cette étape et ils sont contents du résultat.  On finit les décors, et certains ajoutent des habits à leur silhouette. 

5ème jour : Aujourd’hui, place aux ados ! On sort des gros marqueurs noirs afin de faire de jolis contours et faire ressortir l’ensemble. On leur montre comment s’arme un marqueur et comment il s’utilise. Quatre ados se les font tourner. Ils sont vraiment très concentrés. Les autres n’osent pas mais sont présents et échangent avec nous… On écrit: « Le foyer c’est… » et on laisse venir les mots durant l’heure. « l’amitié », « une maison », « la colère », « la joie », « parfois de l’ennuie », « des rencontres », « la séparation », « des disputes », « des souvenirs », « de l’amour »…  Sur l’autre pan de mur, tous les participants de la semaine viennent marquer leur prénom. Certains parents se prennent également au jeu. 


Lieu

Dans le Sas d’entrée du foyer ARALIS Vénissieux

Participants

Une quinzaine d’enfants dans la semaine

Matériel

Des crayons à papier, du scotch de peintre, des cutters, de la peinture acrylique, divers outils pour peindre, des éléments de décoration et des marqueurs.